lundi 30 juillet 2012

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moment de grâce, érection digne du onze novembre à onze heure onze ou simple fascination extrême? clin d'oeil à Desproges.

samedi 28 juillet 2012

central

cette fois j'en ai bavé. pour la première fois j'ai ressenti une usure, plus rien dans les cannes, et pourtant motivé à rejoindre ma chérie pour une nuit dans ce magnifique village de Conques perdu dans ses montagnes.
descendu du train à Clermont à 11h, j'ai pourtant évité le plus dur en passant au pied du légendaire Puy de Dôme, mais le massif central n'a rien à voir avec ce que je connaissais des montagnes. 3300m de dénivelé en 220kms, c'est déjà une belle étape, et cette montagne ancienne est toute arrondie, la déclivité change à chaque mètre, on ne sait pas quand ça commence et on ne trouve pas le braquet.
après une nuit trop courte et un réveil en sursaut, la tension du transfert en train où j'attends toujours le comique qui va venir mettre une valise dans ma roue, peut-être aussi pas assez d'eau pendant le voyage,  et avec ce petit vent dans la figure par-dessus le marché, cette simple formalité s'est transformée en un raid de onze heures aux innombrables pauses où je sentais bien que j'étais en train de m'endetter pour plusieurs jours, et tout ça pour deux cents kilomètres.
évidemment le cyclotouriste était aux anges, mes rétines parisiennes et flétries, rassasiées pour un mois. j'ai d'ailleurs passé une famille de cyclos en sacoches peu avant la descente vertigineuse du barrage de Bort les Orgues... je les salue bien bas; j'aurais dû leur piquer un peu de courage... notamment pour essuyer la méchante averse qui a commencé alors que je m'échignais à ressortir d'Aurillac, pour me farcir les cinquantes dernières après un ultime café. après vingt minutes d'attente je me suis donc relancé sous la pluie pour échapper à la fête municipale qui se préparaît, et connaître quelques moments de gloire - comme le chargement de bottes de foin qui m'a dépassé en pleine descente en projetant une pluie de petits brins de paille qui s'arrachaient au vent pour venir se coller sur ma figure - avant que n'apparaisse enfin la dernière petite route à prendre, ses dix kilomètres de descente sinueuse dans le crépuscule où je devais écarquiller les yeux pour ne pas glisser dans les graviers, et enfin le dernier raidillon, petite cerise sur le gateau d'un kilomètre à 14% pour entrer dans le village.